Avec rédaction de thèse et préparation de conférences, mon temps a été très chargé cette année et continue en effet à l’être. Voici un aperçu de ce qui m’attend les prochains mois: deux conférences au Canada en juin, séjour de recherches en Australie durant l’été et conférence aux Pays-Bas en novembre. Informations ci-contre:
Animaux, capitalisme et environnement
Conférerence-discussion organisée par L’Amarante, Coopérative de Solidarité en collaboration avec le Réseau JASE et animée par Christiane Bailey et présentée au CCSE Maisonneuve dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal. Il s’agira d’une occasion unique pour le public montréalais d’assister à une présentation du sociologue critique Dinesh Wadiwel (professeur à University of Sydney et directeur du Master of Human Rights) qui y donnera une conférence intitulée The Werewolf: Animals under Capitalism. Il y aura également Andrea Levy (docteure en histoire, membre du comité de rédaction du magazine Canadian Dimension et membre des Nouveaux cahiers du socialisme) qui présentera Nature morte: le mouvement environnemental et la justice animale, un état des lieux.
Évènement gratuit (contribution volontaire) avec repas servis.
Pour ma part, j’aurai le plaisir de présenter une conférence sur le thème suivant:
Vers des relations post-capitalistes avec les animaux
La plupart de nos relations avec les animaux sont des relations d’exploitation ou d’appropriation : dans le cas des animaux domestiqués, on les enferme, on les insémine, on les engraisse, on les achète et on les vend, on les tue et on les transforme en divers produits de consommation. On s’approprie leur corps, leur travail, leur vie et celle de leurs enfants. Les animaux non domestiqués, quant à eux et s’ils ne sont pas chassés, pêchés ou empoisonnés, se voient plutôt dépossédés de leur habitat et de ce qu’ils ont besoin pour vivre sainement, car les humains considèrent que toute la planète et ce qui y habite leur appartient.
Et si ces animaux étaient plutôt considérés comme des individus à part entière? De quoi aurait l’air des sociétés où les animaux ne sont plus considérés comme des marchandises que l’on peut acheter, faire fructifier et vendre, ou des ressources naturelles à exploiter?
Dans nos relations avec les animaux qui font partie de nos sociétés, je tenterai d’imaginer des formes de collaboration et de travail qui ne seraient plus basées sur la domination et l’exploitation et qui permettraient aux animaux de développer et d’exprimer leur propre agentivité.
Dans nos relations aux animaux vivant librement (dits « sauvages »), il nous faudra penser des formes de partage du territoire, voire de décolonisation. En effet, considérant qu’à l’heure actuelle toute exploitation de ressources naturelles (renouvelables et non renouvelables) entraîne des morts considérables, il nous faudra prendre acte que le développement durable n’est guère suffisant et que nous devrions sans doute envisager la décroissance pour des raisons antispécistes.
Pour bâtir un monde qui n’est plus fondé sur l’exploitation des individus et dans lequel tous et toutes peuvent s’épanouir, nous devons en effet radicalement remettre en question les assises de notre système économique.