Le Fonds étudiant pour la défense juridique des animaux (FEDJA) de l’Université de Montréal m’a invité à donner une conférence sur le projet d’octroyer la citoyenneté aux animaux domestiqués — une proposition audacieuse défendue par Sue Donaldson et Will Kymlicka dans leur essai Zoopolis, que j’ai déjà mentionné sur mon blogue en ce qui concerne la domestication et la philosophique politique animale.
Cette conférence est gratuite et ouverte à tous et aura lieu au pavillon Jean-Brillant, local B-4205, le mercredi 5 novembre 2014 de 11h30 à 13h.
Présentation de la conférence:
La citoyenneté pour les animaux domestiqués
À l’heure actuelle, les animaux se voient confinés, mutilés et tués par milliards et milliards année après année. Considérés légalement comme des biens meubles, ils se voient exploités sous toutes les formes pour répondre à n’importe quel désir humain. Devant de telles injustices, il est tentant de vouloir abolir non seulement toutes les formes d’exploitation, mais également toutes les relations que nous entretenons avec eux. Mais est-ce la seule voie ouverte? Pouvons-nous plutôt envisager un cadre politique et juridique qui nous permettrait de vivre des relations saines et mutuellement bénéfiques avec les animaux domestiqués? Après tout, plusieurs d’entre nous considérons déjà les animaux de compagnie comme des membres de la famille.
En se basant sur la théorie de Donaldson et Kymlicka développée dans leur essai « Zoopolis », cette conférence proposera qu’il est possible et même souhaitable d’accorder le statut de citoyen aux animaux domestiqués comme les chats et les chiens mais aussi les autres animaux d’élevage. Il ne s’agit pas de leur octroyer le droit de vote, comme on pourrait le caricaturer, mais bien de reconnaître qu’ils font partie de notre société, qu’ils y ont grandement contribué et que nous entretenons des relations privilégiées avec eux. À ce titre, pour éviter de tomber dans la domination, nous devons leur reconnaître un statut d’égaux qui permettrait à ces animaux de s’épanouir parmi nous.
Bien sûr, un tel projet est ambitieux et comporte son lot d’obstacles! Comment la citoyenneté animale pourrait-elle s’articuler? Qu’est-ce que cela imposerait aux animaux citoyens? Une discussion suivra la conférence afin de comprendre un peu mieux les détails et raisons d’être de cette théorie.
Rappel: « Zoopolitique: Philosophie politique et droits des animaux »
Je donne aussi prochainement une conférence dans le cadre de Zoopop, le lundi 17 novembre à 18h30 au Café Résonance à Montréal (entrée gratuite):
Zoopolitique: Philosophie politique et droits des animaux
Les grandes théories politiques ont largement ignorés les animaux. Fort heureusement, les choses sont en train de changer. De plus en plus de philosophes considèrent aujourd’hui qu’il est parfaitement cohérent et nécessaire de s’intéresser aux obligations politiques envers les animaux. Pourquoi n’est-ce pas arrivé plus tôt? Qu’est-ce qui fait que des théories comme le libéralisme, le marxisme, le libertarisme ou l’anarchisme ont exclu les animaux et comment est-il possible de les y réintégrer? En plus d’esquisser des réponses à ces questions, cette séance présentera la théorie originale de Will Kymlicka et Sue Donaldson. Dans leur livre Zoopolis (2011), ils viennent notamment de proposer que les animaux domestiqués soient reconnu comme des citoyens.
Pour discuter de l’organisation d’une conférence au Québec, n’hésitez pas à m’écrire. Vous pouvez consulter une liste de sujets possibles sur ma page de conférences (voir la dernière section).