Ma deuxième année de doctorat à Queen’s University était consacrée à la préparation et à la défense d’une proposition de thèse. Cette défense a eu lieu le 23 juin dernier et ma proposition a été acceptée: j’ai donc reçu l’aval de mon comité pour travailler sur l’application aux animaux non humains du droit de faire des choix personnels, un droit qui invite à la discussion sur des concepts tels que l’autonomie, la liberté, le paternalisme, l’éducation et les préférences adaptatives. Il s’agit de la continuité de mon mémoire de maîtrise, à la différence que je propose cette fois d’avancer un critère qui permette de déterminer quand il faut laisser un animal ou un humain faire ses choix personnels et quand il peut être justifié d’intervenir. Ce problème occupera l’essentiel de mes deux prochaines années de mes recherches universitaires!
Le texte de 25 pages présentant mon projet, sa pertinence et sa structure prévue est maintenant en ligne sur Academia.edu au nom de: « Animals, Autonomy, and the Right to Make Personal Choices (Dissertation Proposal—2015) ». Ce travail se trouve uniquement en anglais, étant donné que je poursuis mes études dans cette langue, mais j’ai traduit plus bas le paragraphe d’introduction:
Abstract: What kind of life do animals want to lead? Surprisingly, this kind of question is rarely addressed in animal ethics, and my proposed project is to explore this gap within a liberal framework. More specifically, I intend to extend to animals the right to make personal choices, a right that is usually closely tied to the notion of autonomy. According to the most influential conceptions of autonomy, however, animals cannot be considered autonomous in any significant sense, which implies that they are denied the rights to make personal choices, to shape their lives, or to have any control whatsoever over what to do, where to live, who to engage with, what to eat, and so on. This project therefore calls for a critical examination of the concepts of autonomy, liberty, and paternalism, and it explores their relation to sentient beings who lack meta-cognitive abilities—which most animals are.
Résumé: Quelle vie les animaux veulent-ils mener? Étonnamment, ce type de questions est rarement discuté en éthique animale, et le projet que je propose est d’explorer ce manque au sein du paradigme libéral. Plus précisément, j’ai l’intention d’accorder aux animaux le droit de faire des choix personnels, un droit généralement étroitement associé à la notion d’autonomie. Selon les conceptions de l’autonomie les plus influentes, cependant, les animaux ne peuvent d’aucune manière être considérés autonomes, ce qui implique qu’ils se voient refuser les droits de faire des choix personnels, de façonner leur vie, ou d’avoir quelconque contrôle au sujet de ce qu’ils peuvent faire, où ils peuvent vivre, avez qui faire des activités, quoi manger, etc. Ce projet appelle ainsi à un examen critique des concepts d’autonomie, de liberté et de paternalisme, et explore leurs liens auprès d’être sentients dépourvus de capacités métacognitives — ce qui correspond à la plupart des animaux.
Lire le projet de thèse pour en connaître davantage. Prière de ne pas citer ou utiliser ce travail sans permission (écrivez-moi pour en discuter).
Diapositives de Peut-on reconnaître l’autonomie et la citoyenneté animales?
À des fins de consultation, les diapositives des conférences que j’ai données les 4 et 5 juin à Lyon et Paris respectivement sont maintenant en ligne: « Peut-on reconnaître l’autonomie et la citoyenneté animales? » (58 pages, format PDF). Les transitions ont naturellement dues être effacées afin de faciliter la lecture.
Présentation: La plupart des théories des droits des animaux se concentrent sur les questions de la souffrance et de la mise à mort. Or, même s’il s’agit de problèmes essentiels, ils ne règlent pas pour autant le débat de savoir ce qui arriverait aux animaux domestiqués si nous cessions de les exploiter.
La présente conférence présentera deux approches récentes en éthique animale et qui inscrivent le débat dans des questions politiques. La première propose d’appliquer la théorie de la citoyenneté à propos des types de relations que nous entretenons avec les animaux: ceux qui sont domestiqués seraient reconnus comme des citoyens à part entière de nos communautés politiques alors que les animaux sauvages seraient reconnus comme des communautés souveraines. La deuxième théorie se penche sur les problèmes d’autonomie et de paternalisme. Les animaux ont-ils le droit de déterminer leur vie ? Avons-nous le droit de les utiliser lorsque cela n’implique pas de souffrance ?
L’enregistrement audio de la prestation de Paris est disponible ici (durée de 2h, avec période des questions) et l’enregistrement audiovisuel de celle de Lyon devrait être disponible plus tard. Veuillez prendre note qu’au début de la version audio, je demandais l’avis du public sur un documentaire que nous venions de visionner et que je partage ici: la série « Éthique animale » réalisée par Charles Pepin avec la participation de Carl Saucier-Bouffard.