On fabrique de la viande1 comme on fabrique des voitures2. La différence est que les animaux sont des individus: ils ont une vie psychologique et des intérêts propres à eux. Ils ont, par conséquent, le droit de mener leur propre vie.
Pour prendre un exemple de l’élevage industriel, on voit sur cette photo des truies gestantes. Pendant leur gestation, elles ne pourront jamais se retourner ou s’étendre sur le côté. Et par manque d’activité et de stimulation, évidemment, elles meurent d’ennui. Autrement dit, elles sont des machines à produire des bébés. Elles sont condamnées à cette situation parce qu’elles ne font pas partie de notre espèce (spécisme), parce qu’elles sont des femelles (sexisme) et parce qu’elles ne sont pas aussi mignonnes que des chiens ou des chats (hypocrisie morale). Et évidemment, parce qu’elles produisent beaucoup.
Ces formes de discrimination s’appliquent à toute forme d’exploitation animale. Dans tout élevage (incluant ceux qui prétendent se préoccuper du bien-être animal), les animaux se voient traités comme des machines ou de la marchandise, dont la valeur économique a priorité sur la valeur morale de l’individu. On réduit les animaux à leur utilité qu’ils ont pour nous servir et on tient pour acquis notre droit de les exploiter. On ne voit plus l’individu, on ne voit que la masse.
(Je n’ai pas été en mesure de retrouver le nom du photographe de la photo. On peut néanmoins apercevoir cette image sur différentes pages comme celle-ci. Si vous connaissez le photographe, merci de m’en faire part.)
1. Viande et tout autre produit animal (lait, oeuf, cuir, laine, fourrure, etc.). Il n’y a pas de raison de limiter notre considération morale au seul produit de la chair animale. Toute exploitation animale est violente. Et virtuellement tous les animaux d’exploitation finissent à l’abattoir.
2. Cette phrase semble faire partie de l’imaginaire collectif du monde animaliste, car après que je l’aie utilisée sur Facebook en 2012, et je vois qu’elle est aussi utilisée ici à propos du livre Bidoche.
Ping : La fête de toutes les mères, sans distinction | Frédéric Côté-Boudreau