Repenser le sens des mots: euthanasie et propriétaire

John Moore/Getty Images News/Getty Images

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Il est bien connu que le vocabulaire peut véhiculer bien souvent d’autres messages implicites, en particulier des formes d’oppression. J’estime ainsi qu’il est essentiel de porter attention aux mots que nous employons afin de vérifier s’ils ne reflètent pas des idées à dénoncer. Dans ce billet, je souhaite remettre en question l’utilisation de termes que j’estime très mal employés en ce qui concerne les animaux: l’euthanasie et le fait d’être propriétaire d’un animal.

Les animaux ne sont pas vraiment euthanasiés

L’euthanasie devient une procédure de plus en plus acceptable moralement dans nos sociétés. Par exemple, au Québec, l’Assemblée législative a récemment voté pour un projet de loi ouvrant la porte à de telles pratiques, bien encadrées, lorsque le patient ou la patiente le réclame. C’est peut-être l’un des seuls avantages que les animaux non humains ont sur les humains, du moins jusqu’à récemment: celui de pouvoir être euthanasiés lorsque leur condition est insupportable et qu’ils n’ont aucun espoir de rétablissement ou de soulagement.

Mais cet avantage est un couteau à double tranchant. Dans le cas des animaux, puisque leur vie est trop souvent prise à la légère, elle se voit facilement détruite sous n’importe quel prétexte. Que ce soit parce que ceux et celles qui les ont adoptés ne veulent plus d’eux (changement d’idée, déménagement, parce qu’ils ne l’aiment plus, parce que l’animal est encombrant ou exige plus d’attention et de soins que prévu, etc.), parce ces animaux en viennent à abîmer des fauteuils ou à déranger par d’autres façons, parce qu’un bébé humain arrive dans le foyer ou parce que le propriétaire du logement le réclame: peu importe la motivation, l’acte lui-même est légal et bien souvent toléré par les vétérinaires. L’animal, même en parfaite santé, peut être tué à tout moment, selon les caprices de ceux et celles qui en avaient la charge. Ainsi, même en ce qui concerne ces animaux qui semblent pourtant jouir du meilleur statut dans nos sociétés, nous conservons un droit de vie ou de mort absolu à leur endroit.

Même dans ces cas où les animaux se voient tués aussi facilement, j’entends les gens utiliser le terme euthanasie. Ce mot est employé tout autant par des gens n’ayant pas de connaissances et d’intérêt en éthique animale que par le milieu militant pour les droits des animaux et par les organismes de défense animale. Dans tous les cas, « euthanasié » est le mot doux pour dire « tué par un vétérinaire », sans distinction de motivation. Ce choix extrêmement malheureux reflète, encore une fois, le spécisme de nos attitudes avec les non-humains.

Il y a quand même une raison: étymologiquement, l’euthanasie signifie « la belle mort », tout simplement. On peut y prêter deux sens:

1. On peut avoir une belle mort lorsque celle-ci est provoquée pour nous soulager de souffrances futures assurées. C’est la définition que l’on a en tête lorsqu’on parle d’euthanasie dans le cadre humain: il faut nécessairement que ce soit dans l’intérêt du patient. Les conditions souvent avancées sont que la patiente ou le patient doit être atteint-e d’une maladie incurable qui brime toute opportunité de vie, en condamnant notamment cette personne à souffrir énormément.

2. Un deuxième sens serait celui d’une mort sans souffrance, tout simplement. C’est sans doute la définition à laquelle les gens adhèrent lorsqu’ils parlent d’euthanasie chez les animaux. Pratiquée par un vétérinaire, on se dit alors que la mort fut douce car exécutée de manière professionnelle.

Pourquoi ne pourrait-on pas, alors, parler d’euthanasie en ce deuxième sens? J’y vois au moins deux raisons.

Premièrement, on n’utiliserait jamais ce mot dans un contexte analogue pour un être humain. Si l’on tue sans douleur une personne humaine qui est pourtant en parfaite santé, par exemple en la tuant dans son sommeil sans qu’elle ressente quoi que ce soit, ce ne serait pas considéré comme une euthanasie mais bien comme un meurtre. Comme l’explique Tom Regan (The Case for Animal Rights, section 3.7), une véritable euthanasie ne concerne pas seulement la méthode, mais aussi la motivation (le bien du patient) et il faut que cette motivation soit vraie (il ne suffit pas de croire que ce soit dans l’intérêt du patient, mais il faut que ce soit véritablement le cas). Continuer à parler d’euthanasie pour simplement faire référence à la mort douce, c’est donc foncièrement spéciste — à moins que l’on pense à légaliser le meurtre…

Deuxièmement, le mot « euthanasie » n’illustre pas la violence qui est causée à l’animal. Tout comme un humain qui n’est pas en phase terminale, un animal a un intérêt dans la poursuite de son existence en raison du fait que continuer de vivre lui permettra de faire l’expérience des belles choses de la vie, même s’il n’a pas conscience du futur. J’ai déjà écrit à ce sujet en répondant à quatre objections couramment soulevées pour justifier le meutre des animaux. Si l’on s’entête à parler d’euthanasie dans toutes les situations, cela donne l’impression que cette façon de faire est toujours dans l’intérêt de l’animal, ou que cet animal ne perd rien en se faisant tuer. On rate alors l’occasion à la fois de faire une distinction entre les euthanasies véritables (c’est-à-dire lorsque l’animal est mourant et ne peut être traité alors qu’il souffre quotidiennement de sa condition) et les mises à mort arbitraires dues aux caprices des humains, et à la fois de remettre en question la pratique de tuer des animaux lorsque ça nous chante. Ainsi, une grande obscurité morale subsiste au sujet de cette pratique, car on ne possède pas de mot pour identifier clairement ce que l’on voudrait critiquer.

On a donc grandement besoin d’un mot qui illustre le tort qui est causé aux animaux en santé qui se font tuer. Parler de « meurtre » serait sans doute représentatif, mais je ne sais pas s’il est toujours approprié. Il évoque un acte absolument condamnable, alors que dans certains cas, les animaux sont tués à cause de contraintes logistiques et de manque de ressources dans les refuges, ceux-ci étant forcés à choisir entre refuser des animaux qui se feront tués par ailleurs ou à choisir qui tuer et comment le faire. Je pense personnellement que cela demeure injustifiable, mais le cas est loin de ressembler à ceux qui amènent leur animal se faire tuer parce qu’ils ne veulent plus l’avoir. Je préfère donc employer l’expression de « mise à mort », en espérant qu’elle ne soit pas trop un euphémisme, mais elle me semble aussi laisser une ouverture au dialogue avec ceux et celles qui pratiquent cet acte horrible. Je pourrais me tromper, alors je demeure ouvert à tout autre avis. Si l’on craint le mot « meurtre » et qu’on ne veut pas employer un trop grand euphémisme, alors le terme « exécution » pourrait aussi être approprié.

Ni dieux, ni maîtres, ni propriétaires

Un autre problème de choix linguistique se retrouve dans notre relation avec certains animaux: alors qu’on considère de plus en plus les animaux de compagnie comme des membres de la famille, ou à tout le moins de fidèles amis, on continue à qualifier ceux et celles qui les adoptent comme étant leurs « maîtres et maîtresses » ou leurs « propriétaires ». Ces mots sont malheureux parce que, dans le premier cas, il reflète une situation de domination et de pouvoir (comme dans la relation entre l’esclave et son maître), tandis que dans le deuxième cas, l’animal est réduit au statut de propriété, car il serait possédé par son propriétaire (qui l’a d’ailleurs bien souvent acheté). Or, ces animaux ne sont ni nos esclaves ni nos objets, mais bien des personnes avec qui nous pouvons (ou devrions) entretenir des relations riches et mutuellement bénéfiques. Certes, les animaux sont présentement, selon la loi, des bien meubles, mais cette situation n’est-elle pas justement contestée?

Ainsi, pouvons-nous nous entendre sur un mot qui ne serait pas compromettant sur le plan moral et qui pourrait traduire plus fidèlement la relation que nous entretenons avec les animaux de compagnie? Je n’arrive pas à me fixer, mais j’ai pu recueillir ces candidats qui semblent quand même meilleurs que les deux précédents:

  1. Gardien ou gardienne: L’association américaine In Defense of Animals milite pour l’utilisation de ce mot et sollicite même les municipalités pour changer leurs règlements faisant référence aux propriétaires d’animaux. Il est vrai que ce mot illustre bien l’idée que ceux et celles qui adoptent des animaux en deviennent responsables et qu’ils doivent prendre soin d’eux. Son point négatif, à mon avis, est qu’il ne transmet pas la valeur affective de la relation que nous entretenons avec un animal. Il a une fonction légale, mais peu naturelle dans la vie de tous les jours. Enfin, il peut aussi faire référence aux gardiens de prison (quoiqu’il existe aussi des gardiens d’enfants). Peut-être, dans ce cas, que les termes de « tuteur ou tutrice » ou de « responsable » seraient plus appropriés?
  2. Adoptant ou adoptante: Ce mot reflète bien l’idée que l’on adopte des animaux — on ne les achète pas. Même lorsqu’une transaction financière a lieu, cela ne signifie pas que l’individu adopté a été traité comme une marchandise. Lorsque les intérêts de l’adopté-e sont au coeur de la démarche, il s’agit bel et bien d’une adoption, veillant à améliorer son sort. Après tout, même les programmes d’adoption humaine exigent un certain coût, mais celui-ci est destiné non pas à faire la commercialisation des enfants (quoique ce soit parfois le cas, fort tragiquement), mais bien à assurer la perpétuité de l’institution qui veille aux intérêts des orphelin-e-s et qui essaie de les placer dans les meilleures familles possibles. Du moins, c’est ce qui devrait être fait. Dans le cas des animaux, les animaleries ainsi que les éleveurs bafouent ces principes élémentaires en traitant les animaux comme des produits, avec lesquels ils espèrent faire des profits. Les refuges, de manière générale, cherchent plutôt à assurer les meilleurs intérêts des animaux.
  3. Colocataire (non humain): Il est vrai que du point de vue des animaux, nous sommes bien souvent leur colocataire! On leur offre à manger, certes, mais on habite avec eux —c’est tout autant leur maison que la nôtre. Le terme est sans doute amusant, mais il n’en est pas moins ambigu, d’autant plus qu’il n’est pas clair si l’on fait référence à des colocataires humains ou non. Il n’exprime pas, non plus, que ces animaux ont bien souvent perdu des formes d’autonomie, de sorte qu’ils dépendent de nous. Malgré tout, j’affectionne beaucoup ce terme, d’autant plus qu’il exprime davantage une relation d’égalité.
  4. Papa ou maman: Malheureusement, ces termes ont une connotation paternaliste, infantilisante envers les animaux en question. Même lorsque ces animaux ont grandi parmi nous, cela ne signifie pas que l’on puisse continuer à les traiter comme des bébés. Ils deviennent des adultes et développent une bonne connaissance de leurs préférences et des risques de certaines activités. À certains égards, nous pouvons sans doute avoir une meilleure compréhension de ce qui les concerne et de ce qui est le mieux pour eux, mais je ne crois pas que cela nous autorise à avoir une entière autorité. Il en va de même d’une saine relation parentale entre humains, mais je crains qu’utiliser ce mot dans ce contexte porte à confusion. Malgré cela, j’aime bien penser que les animaux de compagnie font partie de la famille.

Vous êtes, bien entendu, invités à me faire vos suggestions ou à me donner votre avis!

Quant à la question de savoir si la pratique d’avoir des animaux de compagnie est justifiée en soi, ou de comment elle mériterait d’être améliorée si elle mérite d’être perpétuée, je compte en parler dans un billet futur.

10 avis sur « Repenser le sens des mots: euthanasie et propriétaire »

  1. Tout à fait pertinent.
    J’ajouterais que l’euthanasie, même pratiquée par un vétérinaire ne correspond pas toujours à une mort douce, à un assoupissement. Ayant assisté à plusieurs réelles euthanasies de compassion, j’ai été surprise de voir que dans plusieurs cas, l’animal se débattait avec vigueur pour vivre malgré la maladie et que l’euthanasie n’avait rien d’un endormissement. Cela m’a fait revisiter les délais que j’envisagerais pour procéder à une euthanasie. Bien sûr, pour mes compagnons âgés, je cherche à minimiser leur souffrance future. Mais j’attendrai tout de même que mon animal soit dans un réel état de faiblesse où le geste est un soulagement indiscutable.
    Pour ce qui est de la mise à mort dans les fourrières, c’est une décision de société inacceptable que de continuer à permettre aux éleveurs de faire du profit en vendant des animaux alors que collectivement au Québec on accepte la mise à mort de 500 000 animaux de compagnie en santé chaque année. C’est 1300 par semaine. Nés pour du profit et puis, mis à mort. Les animaux en santé tués ainsi doivent être muselés et attachés pour être piqués car ils se débattent vigoureusement.
    Et je rappelle en terminant que les chambres à gaz sont légales et présentes dans de nombreuses fourrières au Québec. Ces chambres à gaz ne nécessitent aucune présence vétérinaire et permettent aux fourrières de soumissionner à des prix très bas aux conseils municipaux et de décrocher la plupart des contrats.

    • Très pertinent. J’aimerais bien qu’on en vienne à parler des animaux comme des coloc. Popo pourrait bien figurer sur le bail et j’aurais enfin le droit de l’amener. Haha. Moi, j’emploie souvent le mot «humain». Le chien et son humain. Le chat et son humain. Bien que l’animal a rarement choisi de son propre chef de partager toute sa vie avec nous, mais au moins, il n’y a pas de connotation dominante ou meuble. Pour les euthanasies vétérinaires, ça varie de clinique en clinique. Quand tu prends le temps d’apprivoiser et de rassurer l’animal, que tu lui donne un tranquilisant anesthésique qui l’endort comme s’il allait en chirirgie, l’animal a moins de risque de se débattre. L’acte n’en reste pas moins une mise à mort, mais si tes animaux se débattent, à proprement dit, ce n’est pas une euthanasie telle que la deuxième définition et ton protocole devrait être changé. Il y a des établissements peu recommandables qui interdisent la présence du client et qui font ça rapidement et que l’animal a conscience de mourir. Crise cardiaque, c’est stressant quand t’es conscient. Ça se passe pour vrai, oui, mais c’est loin d’être la réalité pour toutes les «euthanasies» vétérinaires. Et bien des choses sont sacrifiées en médecine vétérinaire pour une question de durée, d’efficacité, de rentabilité et ça vient, à mon sens, briser le code de déontologie et l’âme de ceux qui ont choisi d’oeuvrer dans le domaine… mais ça c’est une autre histoire…

      Ce billet m’a fait penser aussi, que ce n’est pas tout le monde qui a l’argent pour des soins et des thérapies. Il est sûr qu’avec nos animaux, les gens gèrent excessivement mal leur porte feuille. Mais en faisant le lien avec les humains, cette réalité existe aussi. Alors si l’euthanasie devient acceptée, il y aura sûrement des cas où les personnes demanderont à être euthanasiées, faute de sous. Je ne connais pas la réalité ailleurs, mais parmi ceux qui doivent payer leurs propres soins, il y en a qui souffrent chez eux, qui ne consultent pas, etc. Alors certaines personnes allitées aux prises avec des maladies curables, mais coûteuses en viendront à choisir la mort. Je n’y avais jamais songé. Et on sera coincé comme certains de mes clients à préférer libérer l’animal de ses douleurs plutôt que de le laisser souffrir, faute de pouvoir payer les soins. Wow. C’est vraiment horrible.

  2. D’autant que les personnes qui communiquent avec les animaux (par télépathie) retransmettent toutes que les animaux n’aiment pas être euthanasiés, que cela bouleverse leur vie dans l’au-delà : ils acceptent que leur vie soit « abrégée » uniquement si nous ne pouvons plus supporter de les voir souffrir ; grand débat.

    Et puis qui a dit « Considérer que le corps d’autrui nous appartient et que l’on peut y faire ce que l’on veut constitue l’une des formes de violence les plus horribles » ? ;-)

    Je n’avais jamais songé à « colocataire » ; j’aime bien dire frère ou soeur « de planète » car oui nos compagnons de vie à quatre pattes font partie de nos familles comme des membres à part entière ; bon… j’avoue… que je me laisse parfois aller à un « papa » ou « maman » :-) cependant sans connotation d’infantilisation ; pas besoin de leur donner une place d’enfant pour les aimer et les protéger mais notre amour pour eux est telle qu’ils pourraient venir de notre chair ; j’ai parfois cette sensation.

    Cela étant j’attends votre article prochain car je me pose souvent la question « faut-il avoir des animaux de compagnie ou pas »…

    Merci Frédéric pour vos billets toujours enrichissants

    Rose

    • Merci Rose pour vos compliments! Ça me touche beaucoup. Je ne peux promettre que mon article sur les animaux de compagnie paraîtra bientôt, ça prendra sans doute plusieurs mois (car plein d’autres obligations, ainsi que d’autres sujets à aborder).

      J’aimerais préciser que je ne crois pas qu’il soit possible de communiquer par télépathie avec les animaux (ni qu’il existe un au-delà). Je crains même que, dans bien des cas, ce genre de méthodes sont utilisées pour mieux justifier leur exploitation, en prétextant que les animaux en sont consentants. Pour bien les respecter, il faut comprendre que les animaux ont leurs modes de communication bien à eux, et leurs propres manières de concevoir le monde, qui souvent nous resteront inaccessibles.

  3. Je suis bien d’accord avec tout ça. Mais l’article omet de mentionner un cas : celui de l’animal dangereux pour les humains. Le tuer est un acte spéciste dans le sens où on considère sa vie comme ayant moins de valeur que la nôtre, mais lui laisser la vie au risque qu’un jour il tue son adoptant/protecteur et retourne en fourrière pour y mourir d’une « euthanasie » qui n’aura rien d’une mort douce, est-ce une meilleure solution ?

    • Si un animal représente un danger pour des êtres humains, j’estime qu’il faut agir avec lui de la même manière que l’on agirait envers un être humain. Si on peut prévenir le tort qu’il risque de causer, il est justifié de limiter sa liberté, mais dans le but de l’aider, de le soigner, donc de le rééduquer pour qu’il puisse être réintégré à la société. C’est ainsi que l’on agit (ou que l’on devrait agir) avec des êtres humains dangereux. Je crois qu’il serait un faux dilemme de dire: soit l’animal nous tue, soit on le tue. Il y a plein de solutions entre ces deux extrêmes!
      Enfin, s’il s’agit d’un animal sauvage, bien sûr que la légitime défense est permise. En revanche, il faut aussi se demander pourquoi un animal sauvage nous attaquerait. Bien souvent, c’est parce que nous représentons une menace pour lui, notamment en envahissant son territoire. Du point de vue de l’animal, il se défend. Et encore une fois, je pense qu’il y a moyen d’éviter ces conflits sans tuer qui que ce soit.

      • Je ne peux que vous rejoindre dans le cas de l’animal sauvage. Concernant le « domestique », j’avoue avoir évoqué ici un cas tout à fait personnel, vécu il y a peu. J’ai « sauvé de la mort » un chien traumatisé et dangereux, l’ai rééduqué, on a développé une relation fusionnelle, et d’un coup, il a « pété les plombs » et a attaqué ma mère. Il a réitéré sur moi de façon extrêmement violente – il n’était pas lui même. Le vétérinaire pense qu’il a revécu une scène de sa vie d’avant, comme un soldat de guerre qui aurait été traumatisé trop profondément. Dans ce cas précis, on aurait mis en place une thérapie ou un traitement s’il c’était agit d’un humain, mais inenvisageable dans le cas de « mon » chien. Etant donné la violence des attaques (risque de mort élevé) et le caractère non prévisible de celle-ci, j’ai du faire mettre à mort mon ami. Même si elle s’est faite en douceur, cette mort n’a à mon sens rien d’une euthanasie au vu des circonstances qui ont motivé un tel acte.

  4. Je connais une chatte rescapée dont les « parents » ne voulaient plus parce qu’ils ne la trouvaient plus jolie… elle avait une tache noire sur le nez. Pourtant, c’est l’une des plus belles chattes que je connaisse.

    Le terme « propriétaire » m’énerve pas mal. Je préfère parler d’adoption, qui me semble avoir une plus grande implication morale.

    J’essaierai d’utiliser le terme « euthanasie » moins à la légère à l’avenir… les humains qui imposent cette fin aux animaux innocents dont ils sont responsables et qui le font pour des raisons futiles ne se sentent pas trop mal… enfin, j’imagine que leur conscience est tout à fait capable d’envisager cette avenue, sinon ils trouveraient une autre solution. Mais comme tu dis, l’euthanasie est plutôt conçue pour abréger les souffrances d’êtres vivants condamnés, alors que dans la majorité des cas, les humains font tuer les animaux sur lesquels ils veillent sans que ce soit dans l’intérêt de l’animal. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’euthanasie dans ce cas-là, c’est un terme trop gentil pour un acte barbare et irrévocable.

    Je n’ai pas encore eu à accompagner un animal lors d’une euthanasie, et j’espère sincèrement ne jamais avoir à le faire…

  5. Ping : Que serait un monde végane dans une société post-effondrement ? – Les questions décomposent

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