
Couverture de ma présentation à Lyon et Paris. Crédit photo: Jo-Anne McArthur
Ma liste de conférences jusqu’à la mi-2015 s’est allongée depuis sa publication, de sorte qu’il devient pertinent de partager certaines des nouveautés excitantes. En effet, alors que j’ai été accepté dans un colloque sur la libération animale à Rennes, j’ai été invité à donner deux autres conférences en France lors de mon court séjour, soit à Lyon et à Paris le 4 et 5 juin respectivement.
Rennes: La libération animale: 40 ans plus tard
L’équipe d’accueil Anglophonie: Communautés et Écritures (Université Rennes 2), le Centre de Recherche en Éthique (centre interuniversitaire québécois) et le laboratoire Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglosaxon (Université de Rouen) organisent les 28 et 29 mai 2015 à l’Université Rennes 2 un colloque intitulé « La libération animale, quarante ans plus tard », avec, pour conférenciers invités, Peter Singer, Lori Gruen, Jean-Yves Goffi et Tatjana Visak (voir le programme détaillé).
Résumé de ma conférence (le 28 mai à 15h30):
Le nombre de victimes ou la souffrance des victimes? Singer et Regan sur la conclusion répugnante de Parfit
Une approche comme celle de Peter Singer conclut que, à défaut de pouvoir abolir les différentes formes d’exploitation animale, il faut trouver des moyens de réduire les souffrances éprouvées par ces animaux. Le problème est que cette réduction peut être comprise de deux manières pouvant entrer en contradiction : réduire la souffrance totale ou réduire la souffrance moyenne. Il s’agit bien de deux variables indépendantes dans la mesure où, d’un côté, réduire le nombre de victimes sans changer les conditions d’élevage mènerait à une réduction de la souffrance totale alors que, de l’autre côté, il serait possible qu’améliorer les conditions d’élevage conduise à augmenter à long terme le nombre de victimes, ce qui résulterait alors en une plus grande souffrance par agrégation.
Quel scénario faut-il privilégier? Devons-nous réduire la souffrance des victimes actuelles au risque de condamner de futures victimes à ce triste sort, ou devons-nous sacrifier les générations actuelles afin de prévenir des naissances d’individus voués à souffrir tout autant? En réalité, ce type de problème partage des similitudes avec la conclusion répugnante exposée par Derek Parfit, à la différence que les paramètres sont inversés. En effet, au lieu de comparer deux sociétés d’individus heureux ou relativement heureux, il s’agit cette fois de comparer deux scénarios d’individus malheureux.
Au cours de ma présentation, je détaillerai comment différentes versions de l’utilitarisme, incluant celle de Singer, peuvent répondre à ce problème, et en même temps quelles seraient ses implications quant à la conclusion répugnante. Je contrasterai ensuite cette méthode d’analyse avec une approche déontologique basée sur les principes de Tom Regan.

Couverture de ma présentation à Rennes. Crédit photo: Jo-Anne McArthur
Lyon: Peut-on reconnaître l’autonomie et la citoyenneté animales?
La Faculté de droit de l’Université de Lyon 3 et l’Association Sentience m’invitent à donner une conférence à Lyon, le jeudi 4 juin, afin de présenter la théorie de la citoyenneté animale de Donaldson et Kymlicka ainsi que mes propres recherches sur l’autonomie.
Le programme de la conférence :
- 17h : Présentation générale – Les enjeux de l’évolution récente du statut de l’animal en France : réflexions prospectives à partir des travaux de recherche menés au Québec, par Tiphaine Lagarde (Doctorante en droit, Université Jean Moulin Lyon 3)
- 17h15 : Le droit à l’autonomie et à la citoyenneté pour les animaux par Frédéric Côté-Boudreau
- 18h15 : Dialogue entre Frédéric Côté-Boudreau et Patrick Llored (Professeur de philosophie – Spécialiste de la dimension politique de l’éthique animale en France): De la zoopolitique à la démocratie animale : comment inventer de nouveaux droits politiques pour les animaux ?
- 18h45 : Débat avec le public.
Lieu : Université Jean Moulin Lyon 3, Salle Garraud.
Entrée libre. S’inscrire à l’évènement Facebook pour le rappel.
Présentation: La plupart des théories des droits des animaux se concentrent sur les questions de la souffrance et de la mise à mort. Or, même s’il s’agit de problèmes essentiels, ils ne règlent pas pour autant le débat de savoir ce qui arriverait aux animaux domestiqués si nous cessions de les exploiter.
La présente conférence présentera deux approches récentes en éthique animale et qui inscrivent le débat dans des questions politiques. La première propose d’appliquer la théorie de la citoyenneté à propos des types de relations que nous entretenons avec les animaux: ceux qui sont domestiqués seraient reconnus comme des citoyens à part entière de nos communautés politiques alors que les animaux sauvages seraient reconnus comme des communautés souveraines. La deuxième théorie se penche sur les problèmes d’autonomie et de paternalisme. Les animaux ont-ils le droit de déterminer leur vie ? Avons-nous le droit de les utiliser lorsque cela n’implique pas de souffrance ?
Paris: Peut-on reconnaître l’autonomie et la citoyenneté animales?
L’Association Sentience-Paris m’invite à présenter la même conférence qu’à Lyon, le vendredi 5 juin.
Lieu: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre Pierre Mendès, France, 90 Rue de Tolbiac
Heure: vendredi 5 juin de 19h à 21h30
Évènement Facebook (évènement gratuit et ouvert à toutes et tous)
Programme:
– 19h : Diffusion de la mini-série « Éthique animale » réalisée par Chuck Pepin et présenté par Carl Saucier-Bouffard, professeur en éthique environnementale et animale au Collège Dawson et chercheur associé au Centre sur l’éthique animale de l’Université Oxford.
– 19h30 : Le droit à l’autonomie et à la citoyenneté pour les animaux
– 20h30 : Débat avec le public.