L’article « The Moral Significance of Animal Pain and Animal Death » d’Elizabeth Harman provenant du recueil The Oxford Handbook of Animal Ethics présente et réfute quatre arguments soutenant l’idée que tuer des animaux non humains sans douleur ne représente pas un tort moral (à supposer qu’une chose telle que la mort indolore soit techniquement et économiquement réaliste, surtout à grande échelle — ce dont je doute). J’ai résumé ces quatre arguments en deux points et j’ai aussi ajouté deux autres arguments qui sont parfois évoqués sur cette question:
- Priver d’un bien ne signifie pas nécessairement faire du mal.
- Les animaux n’ont pas de plans pour le futur ni (suffisamment) de continuité psychologique.
- Les animaux s’entretuent déjà.
- Notre raison de les tuer est la cause de leur existence, donc les tuer n’est pas contraire à leurs intérêts.
Question parallèle: comment peut-on considérer qu’il est moralement condamnable de causer de la souffrance aux animaux non humains, mais non de mettre fin prématurément à leurs jours (même sans souffrance)? Tout comme moi, Harman estime pourtant que si on endosse la première partie de cette thèse, alors on est logiquement portés à considérer qu’il ne faut pas non plus tuer des animaux non humains (toute chose égale par ailleurs), même sans souffrance. Grâce à ce texte, j’espère pouvoir démontrer pourquoi.