Comment tuer la veuve et l’orphelin

Vidéo très émouvant réalisé par Animal Liberation Victoria et Vegan Easy pour honorer la mémoire de ces animaux inconnus qui sont sacrifiés à perpétuité.

Perdre son innocence

Le concept d’innocence joue un rôle fondamental dans notre univers moral. L’une des pires choses qui puisse arriver est qu’une personne subisse un mal sans qu’elle l’ait mérité (si on peut mériter une telle chose). Et c’est pourquoi je demeure constamment surpris que l’innocence soit complètement ignorée lorsqu’on parle d’exploitation animale. Tout à coup, le fait que ces animaux non humains n’aient rien fait pour mériter ce sort n’est même pas un critère digne de considération. « Ils sont faits pour ça », ose-t-on dire, comme si mettre quelqu’un au monde nous autorisait à déterminer le but de sa vie et à l’exploiter. Il s’agit, bien entendu, de la logique de l’oppression, un réflexe psychologique et idéologique pour éviter de trop se remettre en question. Cette attitude n’est malheureusement pas exclusive à l’exploitation animale, car on retrouve trop de parallèles avec les autres formes d’oppression humaine.

Dans un texte magnifique mais combien percutant intitulé « The War on Compassion », la féministe antispéciste Carol J. Adams dresse de nombreux liens conceptuels et historiques entre l’oppression des groupes humains et l’oppression des animaux non humains, et essaie de comprendre comment de tels processus de désensibilisation peuvent se produire. Comment peut-on concevoir que certains groupes méritent d’être exploités et/ou exterminés?

Lire la suite

Aliénation totale

book-making-a-killing-bob-torres
Le sociologue Bob Torres, dans le chapitre « Chained Commodities » de Making a Killing: The Political Economy of Animal Rights, propose une analyse marxiste de l’exploitation animale. Voici quelques extraits:

De fait, en termes de misère à l’état pur, les animaux se trouvent probablement dans une situation encore pire que les classes ouvrières contemporaines; en tant qu’esclaves-choses au sens littéral et en tant que possessions appartenant à des humains, ils n’échappent jamais à l’emprise de ce système de production, et servent les intérêts de ceux qui désirent tirer profit d’eux vingt-quatre heures sur vingt-quatre tout au long de leur existence (souvent abrégée). […] Les animaux ne perçoivent jamais une distinction entre « la maison » et « le boulot », et demeurent en tout temps dans l’étreinte du capital productif.1

Ici, il présente l’analyse de Barbara Noske (Beyond Boundaries: Humans and Animals, 18-21) qui s’intéresse au concept de l’aliénation:

Lire la suite