Aussitôt arrivé à l’Université Queen’s, j’ai réalisé qu’il y avait un momentum pour se mobiliser au nom des animaux. Nous sommes déjà quelques étudiant-e-s à faire des recherches en éthique animale et le réseau s’aggrandit avec d’autres participant-e-s dévoué-e-s à la cause. Nous avons donc fondé cet automne le groupe Queen’s Animal Defence.
Pour notre première année d’existence, nous allons consacrer nos efforts à dénoncer l’expérimentation animale qui se produit à l’heure actuelle sur le campus.
Grâce à PubMed, nous avons pu retracer des centaines d’études faites sur le campus de l’université au cours de ces dernières années. Sur notre site, nous donnons quelques exemples d’expérimentations faites sur des rats, des chats, des chiens, des cochons d’Inde, des singes et des pigeons. Et ce n’est évidemment que la pointe de l’iceberg.
Ces types d’expériences sont produites dans à peu près tous les campus universitaires. Chaque année, des millions d’animaux sont emprisonnés, soumis à des traitements douloureux, puis tués aussitôt qu’ils ont rempli leur « fonction ». Tout cela est produit dans le but de conduire des expériences souvent peu utiles alors qu’un nombre grandissant d’alternatives scientifiques aussi efficaces (voire plus efficaces) existent.
Ces expériences sont invisibles aux yeux de la communauté universitaire. Savez-vous, par exemple, si le bâtiment dans lequel vous étudiez abrite des animaux en cage dans une certaine salle cachée ou dans le sous-sol? Dans les pavillons scientifiques, c’est à peu près sûr. Il y a malheureusement un grand manque de transparence sur ce qui se produit. Les universités n’aiment pas tellement que le public en prenne conscience. Par exemple, il leur arrivait autrefois de donner en adoption des animaux provenant de laboratoires, mais comme ces derniers possédaient généralement des séquelles physiques ou psychologiques et que le public commençait à se questionner au sujet des pratiques, les universités préfèrent de nos jours tuer les animaux lorsqu’ils ne sont plus considérés « utiles », plutôt que de les donner en adoption ou de leur accorder une retraite plus paisible.
Pour personnaliser ce que représente l’utilisation des animaux en sciences, je vous présente Darla. Darla est une ancienne prisonnière de l’Université Queen’s qui l’a utilisée pendant une dizaine d’années pour conduire des recherches sur l’anorexie. Depuis 2005, elle réside au sanctuaire Fauna, situé au Québec, où elle est laissée plus tranquille, même si elle conservera à jamais des séquelles dues aux tests sur l’anorexie.

Darla, a.k.a. R-87.
Sur le site de Fauna, l’on peut retrouver la description suivante de Darla et de son ami Newton:
Darla is 25. The rhesus macaque is one of the most often used monkeys in scientific research. Because of their size, easy maintenance, gentle nature, and similar anatomy to humans, they much too often fall victim to living a life in a laboratory. Unlike the Great Apes, they are also not on an endangered or critical species list, making them easier for researchers to obtain. Darla (previously known as R87) and Newton exhibit neurotic behaviours caused by life in a lab. Darla covers her right eye repeatedly when agitated and Newton self-mutilates. Darla often carries soft plastic toys as a comfort, like a security blanket, wherever she goes. She was used in anorexia studies and so food can cause her much stress. The caregivers feed her directly or separately from Newton so she can eat without any anxiety. We decided to see if they could be housed together here at Fauna, to give them both some much-deserved social interaction. Darla is a lovely, but nervous middle age lady who has accepted her rambunctious roommate. She grooms him and tries to find her own quiet space when he starts, quite literally, bouncing off the walls.
Au cours des prochaines semaines, Queen’s Animal Defence déploiera deux campagnes de posters à travers le campus pour dénoncer ces pratiques. En voici un exemple, qui parodie une publicité de l’université qui vante les réalisations accomplies par leurs anciens diplômés:
Plus de développements à venir au cours de l’année!
En attendant, n’hésitez pas à écrire à votre recteur ou au doyen de la faculté des sciences pour leur exprimer votre désapprobation profonde de l’expérimentation animale et pour les encourager à évoluer vers des alternatives éthiques.
Voici un exemple de recherches sur des animaux qui ont été conduites pendant quarante ans à l’Université de Montréal: https://coteboudreau.com/2014/02/13/experimentation-animale-universite-de-montreal/