La pollution dans nos assiettes

Article rédigé par Marie-Noël Gingras et originalement publié le 26 mars 2014 sur le blogue Vert et fruité désormais fermé, et pour lequel j’ai contribué. Reproduction intégrale ici.

Je remarque que de plus en plus de gens autour de moi s’intéressent au locavorisme. Il y a en effet plein de raisons pour privilégier les produits locaux : encourager les producteurs de notre région et bâtir des liens de solidarité avec eux, mieux connaître les conditions de production, déguster des produits beaucoup plus frais et savoureux, et, évidemment, réduire l’empreinte environnementale liée au transport des aliments. Mais savons-nous que la pollution causée par le transport ne représente que 11 % des gaz à effet de serre de l’alimentation?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est plutôt la production des aliments qui est la principale cause de pollution. Plus précisément, c’est l’élevage animal, qu’il soit biologique ou non, qui est le plus grand responsable de la pollution dans nos assiettes.

effet de serre selon l'alimentation

Oui, privilégier le transport en commun et moins utiliser sa voiture est bon pour l’environnement, mais on voit que réduire (voire éliminer) sa consommation de produits animaux devrait être prioritaire. En plus, c’est à la portée de tous.

Une étude américaine a conclu que manger végétalien une seule journée par semaine est plus écologique qu’être locavore sept jours sur sept. En 2006, la Food and Agriculture Organization (FAO) de l’ONU avait établi que 18 % des gaz à effet de serre dégagés par l’être humain provenaient de l’élevage animal, comparativement à 13,5 % pour le secteur des transports (voitures, bateaux, trains et même avions!).

Pourquoi l’élevage est-il si polluant? Il y a deux raisons principales. Les animaux de ferme, et en particulier les ruminants, dégagent du méthane au cours de leur digestion, et le méthane est un gaz beaucoup plus polluant que le gaz carbonique. Parallèlement, l’élevage nécessite beaucoup plus d’espace pour l’agriculture, car il faut faire pousser la nourriture qui servira à nourrir les animaux. Ainsi, la consommation de produits animaux contribue grandement à la déforestation, alors qu’il serait plus simple de simplement faire de l’agriculture pour se nourrir directement. Pour ces mêmes raisons, l’élevage biologique n’est pas une solution, car il requiert autant d’espace et dégage beaucoup de méthane.

pollution-par-aliments

La consommation de produits animaux n’est pas seulement polluante à cause des gaz à effet de serre et de la déforestation, mais aussi à cause de sa surutilisation d’eau. Nous avions déjà parlé des diverses manières de réduire sa consommation d’eau, et le graphique suivant illustre bien comment nos efforts doivent également se refléter dans nos choix alimentaires, en prenant comme exemple les produits laitiers :

dairy-comparisons

Cliquez ici pour avoir un autre aperçu très concret de ce que représente la consommation d’eau en général. On y voit clairement que la viande et les produits laitiers sont les plus assoiffés.

J’ai abordé ici quelques aspects de la problématique de la pollution dans notre assiette, même s’il y en a bien d’autres à considérer. Loin de vouloir décourager le choix d’acheter des aliments biologiques et locaux, je voulais simplement expliquer que manger des végétaux est encore plus écologique, en plus d’être accessible et très bon pour la santé.

Pour lire davantage sur la pollution reliée à la consommation de produits animaux, consultez:


Découvrez aussi le nouveau travail de blogueuse de Marie-Noël sur le Huffington Post Québec.

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