Regarder l’animal: compte-rendu de We Animals

Article rédigé avec Marie-Noël Gingras et originalement publié le 11 janvier 2014 sur le blogue Vert et fruité désormais fermé. Voici la reproduction intégrale.

Cliquez sur l'image pour accéder au compte-rendu.

Un cliché, malheureusement trop courant, est que pour se préoccuper des animaux il faut d’abord les aimer. L’exploitation animale représente pourtant un problème qui devrait toucher tout le monde. Il est donc important que chacun se sensibilise à la question; pour ce faire, j’ai trouvé que le nouveau livre We Animals de la photographe torontoise Jo-Anne McArthur est fort pertinent!

Pendant plus de dix ans, McArthur a traversé le monde pour témoigner de ce que subissent les animaux à notre époque. Son portrait est, il faut se l’avouer, bouleversant. Au fil des chapitres, elle nous amène à prendre conscience de cette réalité que l’on a trop tendance à négliger, voire à ignorer.Tout autour de nous, les animaux se voient exploités : pour certaines formes de divertissements et pour les vêtements; pour devenir de la nourriture; pour tester des produits domestiques ou des médicaments; et pour conduire des recherches scientifiques.

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Veau naissant dans une ferme biologique en Espagne, 2010.

Peu d’entre nous ont conscience de la condition animale. Nous ne voulons pas faire du mal aux animaux, nous ne prenons pas plaisir à leur souffrance… mais nous préférons ne pas y penser ou, lorsque nous y pensons, nous ne pensons pas à des individus mais bien à une masse indifférenciée, comme si ces animaux n’étaient que des numéros d’un catalogue ou comme s’ils n’existaient pas individuellement. Les photos de We Animals réussissent à nous rappeler que chaque animal est unique et conscient. À travers leur regard, nous voyons leurs émotions et leur appel à l’aide. Nous y reconnaissons quelqu’un que nous connaissons, ou que nous aurions pu connaître.

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Élevage d’animaux pour la fourrure en Suède, 2010.

McArthur a ce talent de personnifier les animaux grâce à l’esthétique de ses photographies, qui se distinguent des images habituelles des activistes animalistes. Elle ne cherche pas à montrer un spectacle de violence, bien au contraire, même si le sujet est souvent difficile à regarder. Son but est simplement de rendre justice à ces animaux, et c’est pourquoi un texte accompagne la plupart de ces photos et nous explique leur contexte. Chaque photo a son histoire.

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Élevage de macaques en Asie-du-Sud-Est, 2011

Heureusement, tout n’est pas dramatique : un chapitre est consacré à des épisodes plus positifs de la situation animale, comme les sanctuaires d’animaux et des portraits d’activistes. Cela nous rappelle qu’il est possible de bâtir des liens affectifs, mutuellement enrichissants, entre nous et les animaux.

Alors que je m’intéresse au sujet depuis maintenant presque deux ans, j’ai trouvé ce livre fort touchant et nécessaire — et c’est pourquoi j’ai espoir qu’il sensibilisera les lecteurs et les inspirera à ne pas participer à l’exploitation animale afin qu’ils laissent place à la compassion.

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Amitiés au Ngamba Island Sanctuary en Suède, 2010.


J’aimerais ajouter ici que j’admire sincèrement le travail de Jo-Anne McArthur qui sait mieux que quiconque présenter les animaux comme des individus et qui a un souci profond pour la justice animale. Elle se sent d’ailleurs comme une photographe de guerre, devant mettre au jour les horreurs de l’exploitation animale sous toutes ses formes.

J’utilise souvent ses images pour garnir mes diaporamas de conférences, même si je préfère les images ne montrant pas de violence et présentant plutôt les animaux dans un environnement paisible. J’ai aussi pendant longtemps utilisé l’une de ses photos sur mon compte Twitter, en arrière-fond de mes détails; malheureusement il n’y avait pas l’option de lui donner le crédit alors j’en profite pour le faire ici.

Vous pouvez consulter plusieurs de ses images via son site weanimals.org. Si vous le pouvez, encouragez son travail en commandant son livre via Amazon.ca, comme elle-même le propose, ou en demandant à votre libraire de vous le commander.


Découvrez aussi le nouveau travail de blogueuse de Marie-Noël sur le blogue de la SPCA de Montréal et sur celui de Huffington Post Québec.

Un avis sur « Regarder l’animal: compte-rendu de We Animals »

  1. Ping : Vers un monde végane (2): représenter les animaux | Frédéric Côté-Boudreau

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