Rosalie

Rosalie de la SPCA

La SPCA contribue à donner une seconde chance à une jeune truie

Une jeune truie d’à peine un mois est tombée d’un camion. Cette jeune truie, qui était destinée à être transformée en morceaux de viande, a été confiée à la SPCA de Montréal pour garantir sa sécurité. Elle a été nommée Rosalie. La SPCA s’est alors organisée pour lui trouver un refuge où elle pourrait continuer de vivre à l’abri des humains qui veulent sa peau. Elle se fait maintenant flatter le ventre avec ses nouveaux compagnons.

La vie qui attendait Rosalie allait être brève et misérable. Rosalie avait déjà la queue coupée et toutes les dents arrachées, le tout sans anesthésie ni analgésique, afin de prévenir que les cochons se blessent entre eux dans les élevages. Elle allait probablement être enfermée toute sa vie dans un énorme et sombre hangar surpeuplé, où elle n’aurait eu rien d’autre à faire que de mourir d’ennui et de stress. Si elle était destinée à la reproduction, elle allait être inséminée artificiellement à répétition et elle allait se faire enlever ses petits très tôt à chaque fois, comme ce fut le cas avec sa mère. Avant de se faire trancher la gorge vers l’âge de 6 mois, elle allait faire un dernier voyage qui aurait pu durer jusqu’à 36 heures sans eau ni nourriture. À la place, son dernier voyage n’aura duré que sept heures et lui permettra de passer de nombreuses et paisibles années dans un refuge avec certains de ses semblables eux aussi épargnés.

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La fête de toutes les mères, sans distinction

Oxfam - Fête des mères 2014

Dans un récent courriel, Oxfam Québec invite à « fêter toutes les mamans, sans distinction ». C’est une proposition qu’on ne peut dédaigner étant donné la piètre condition de la femme au niveau international, ce qui a des répercussions dramatiques à tous les niveaux de la société. Toutefois, il convient d’être cohérent et de vraiment bien comprendre le sens de célébrer les mères sans distinction. Cela devrait signifier que quiconque est une mère mérite de voir ses droits de mère reconnus. Pourtant, croire que seulement les mères humaines ont un attachement à leur enfant (et inversement, que seuls les enfants humains ont un attachement à leur mère) est non seulement spéciste, mais carrément contraire au sens commun.

Si on oublie un instant le caractère capitaliste de la fête des mères moderne, pourquoi un tel évènement mérite d’être souligné? C’est que la situation des femmes, des mères et des enfants est particulièrement fragile en ce monde. Non seulement la pauvreté absolue et la précarité économique accablent une bonne partie de l’humanité, mais la maladie (alors que plusieurs d’entre elles sont peu coûteuses à traiter) et la violence sociale et domestique causent des drames sans nom dans de nombreuses familles. Le bilan mondial est qu’un très grand nombre de mères n’ont toujours pas la chance d’élever leurs enfants dans des conditions sécuritaires, saines et propices à l’épanouissement. À cet égard, Oxfam accomplit un travail essentiel, même si le problème devrait être pris beaucoup plus au sérieux par les différents États du monde.

La situation des mères non humaines est semblable, sinon pire, d’autant plus qu’elle est systématiquement ignorée et dénigrée par la population générale — celle-ci étant après tout responsable de cette situation. Et si on s’inquiète de la situation des mères humaines, comment fermer les yeux sur celle des mères non humaines? Il ne devrait y avoir rien de choquant dans cette comparaison : chez plusieurs espèces animales, notamment les espèces sociales vouant beaucoup d’énergie à s’occuper de leurs petits, les mères sont dotées de puissants instincts maternels. Il n’y a rien d’anthropomorphique à admettre qu’il y a une violence dans le fait de priver ces animaux de vivre leur maternité. Il peut y avoir des différences entre la maternité humaine et la maternité non humaine, mais l’importance pour une mère d’élever et de protéger ses enfants, et pour les enfants d’avoir une mère, demeure fondamentale dans les deux cas. Lire la suite

Chaque année, on tue plus d’animaux qu’il y a eu de morts durant toutes les guerres de l’humanité

FAO - nombre d'animaux tués 2010

Nombre d’animaux d’élevage tués par année. Statistiques de la FAO. Cliquez pour agrandir.

Dans mon billet « Statistiques astronomiques », j’avais détaillé le nombre d’animaux tués à chaque année pour la consommation alimentaire, soit 56 milliards. Non seulement ce chiffre augmente d’année en année, mais il ne représente même pas le nombre total de tous les animaux tués par les humains: il ne s’agit que des animaux tués pour la production de viandes, produits laitiers et oeufs (et encore, il en exclut beaucoup). Dans ce même billet, j’avais aussi avancé qu’à chaque année, on tue plus d’animaux pour la consommation alimentaire que d’êtres humains sont morts pendant toutes les guerres de l’histoire de l’humanité. Même si je n’avais pas sous la main les statistiques pour appuyer mes dires, je trouvais cela assez évident étant donné qu’il est estimé qu’à travers les âges, il a existé, de manière cumulative, environ 106,46 milliards d’Homo sapiens modernes, soit depuis 50 000 ans avant J.-C. (Voir aussi l’évolution de la population humaine sur Wikipédia.)

Par hasard, je suis récemment tombé sur les statistiques évaluant le nombre de morts durant les guerres des derniers siècles. En effet, l’Organisation mondiale de la santé a produit en 2002 le Rapport mondial sur la violence et la santé qui, tout en décrivant les multiples facteurs de violences dans notre monde contemporain, fournit au passage les estimations historiques suivantes de morts humaines dans les guerres (p. 242)1:

  • 16e siècle: 1,6 million
  • 17e siècle: 6,1 millions
  • 18e siècle: 7 millions
  • 19e siècle: 19,4 millions
  • 20e siècle: 109,7 millions

Le rapport souligne également que l’on estime à 191 millions le nombre de victimes indirectes durant les 25 plus grands cas de violences collectives du 20e siècle. Bref, si on arrondit à la hausse en spéculant sur les siècles dont nous ne possédons pas les statistiques, nous pouvons supposer qu’il y a eu environ 400 millions de victimes humaines durant toutes les guerres de l’histoire de l’humanité.2 Quatre cent millions, dont le quart au cours du dernier siècle. Ce chiffre me parait terriblement douloureux et impossible à être représenté. Or, qu’en est-il de l’exploitation animale?

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