L’une des façons de comprendre le concept de justice est de le concevoir en tant que refus de l’arbitraire, arbitraire privant des individus de jouir d’un bien pour des raisons dont l’individu n’est pas responsable lui-même.
Par exemple, il est arbitraire d’être né homme plutôt que femme, et c’est pour cette raison que nous condamnons le sexisme et que nous croyons à l’égalité entre les hommes et les femmes. Il est aussi arbitraire d’être né dans une famille aisée plutôt que dans une famille en difficulté financière, de sorte que nous croyons qu’il est juste de réparer les inégalités économiques et sociales en instaurant, au moins, une égalité des chances pour tous. Pour la même raison, nous pouvons croire au cosmopolitisme ou en l’égalitarisme international parce qu’il est arbitraire d’être né dans un pays sécuritaire et libre plutôt qu’en un pays défavorisé et totalitaire.
Si, comme dans les cas précédents, nous refusons qu’un élément arbitraire détermine la qualité de vie d’un individu, ne devons-nous pas également admettre qu’il est arbitraire d’être né un animal non humain plutôt qu’humain ?
Appliquer le voile d’ignorance aux animaux
“In other words, if a property is undeserved in the sense that its possessor has done nothing to merit its possession, then its possessor is not morally entitled to whatever benefits accrue from that possession. Possession of the property is a morally arbitrary matter, and, therefore, cannot be used to determine the moral entitlements of its possessor.”– Mark Rowlands, “Contractarianism and Animal Rights”, p. 238-239.
- Rowlands, Mark (1997), “Contractarianism and Animal Rights”, Journal of Applied Philosophy, vol.14, no. 3, p. 235-247.
- Rowlands, Mark (1998), Animal Rights: Theory and Practice, seconde édition de 2009, Basingstoke: Palgrave Macmillan, chapitre 6, p. 118-175.
“In fact, once the connection between the intuitive equality argument and the principles derivable from the original position is made clear, it seems that knowledge that one is a human being must also be bracketed in the original position. The property of being human is, again, something over which we have no choice. […] Therefore, according to the intuitive equality argument, the property is as morally arbitrary as the property of belonging to a given class, race, or gender. […] Therefore, according to the intuitive equality argument, we are not morally entitled to whatever benefits accrue from possession of this property.”
– Mark Rowlands, Animal Rights, p.151
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