Les viandes végétaliennes

Prière de noter que cette liste des alternatives à la viande disponibles sur le marché n’est plus gardée à jour depuis 2016.
La revue VegNews qui a célébré les végéburgers!

La revue VegNews célèbre les végéburgers!

Les végétaliens ont le droit d’aimer la viande!

Après l’article très populaire sur les fromages végétaux, il est maintenant temps de couvrir les imitations de viande qui n’ont pas impliqué d’exploitation animale. Qu’on appelle ça fausse viande (mais c’est de la vraie bouffe!), viande végétale (quoique certaines contiennent des champignons, qui n’est pas une plante!), viande végétalienne, sans viande, végé-viande (végé-poulet, végé-boeuf, etc.), l’essentiel à savoir est que l’on peut satisfaire son goût pour la viande sans sacrifier d’animaux. Cet article, je l’espère, saura vous en donner un aperçu.

Mais les végés ne sont-ils pas censés boycotter la viande? Quel est l’intérêt de se priver de viande puis d’essayer par tous les moyens d’en reproduire le goût? La réponse est simple: c’est qu’il y a de nombreuses raisons de devenir végétarien ou végétalien, et le dégoût pour la viande n’en est qu’une. Il ne faudrait donc pas stéréotyper. Pour ma part, je suis végétalien pour des raisons éthiques: de un, parce que j’estime qu’il faut diminuer notre empreinte environnementale, et de deux, parce que j’estime qu’il ne faut pas commettre de violence envers les animaux sans nécessité. En revanche, j’ai toujours adoré la viande. Il existe donc une manière de joindre mon goût à mes valeurs!

Certains omnivores continuent quand même de trouver ridicule l’idée d’imitation de viande. Pourquoi chercher la copie lorsqu’on peut avoir l’original? Du point de vue végane, c’est l’inverse qui est ridicule: pourquoi tenir à tout prix à ce que des animaux soient tués afin que l’on puisse satisfaire nos plaisirs gustatifs? Grâce à la technologie et aux découvertes culinaires, on a pu trouver des manières fort impressionnantes de reproduire l’expérience carnée, et ce, sans les conséquences indésirables. À quoi ça sert alors de manger « l’original »? On tient tant que ça à polluer et à faire souffrir?

On pourra toujours penser que le goût n’est pas exactement le même, ni que ça a exactement la même valeur nutritive. Peut-être. Peu importe, ces produits sont intéressants en soi, et pour la petite différence, ça ne fait vraiment pas le poids du coût environnemental et éthique de la viande authentique. Un peu d’ouverture d’esprit et on ne sera pas déçus!

En même temps, manger des imitations de viande n’est en rien nécessaire au végétalisme. Plusieurs de mes ami-e-s véganes ont développé un dégoût pour la viande ou n’apprécient pas lorsque ces imitations ressemblent trop aux produits originaux. Mais pour les autres, pourquoi se priver? À condition de ne pas en manger tout le temps (car c’est effectivement très salé, gras et parfois dispendieux), il s’agit de plats faciles à préparer et très utiles lorsqu’on manque d’idées.

Voici donc, pour le plaisir de vos yeux et bientôt de votre palais, quelques marques disponibles sur le marché nord-américain, et plus particulièrement au Québec. En consultant les adresses Internet de ces compagnies, vous pourrez aussi savoir si le produit est distribué dans votre région. N’hésitez pas non plus à contacter la compagnie et à discuter avec votre épicier afin de trouver un moyen de faire venir ces produits près de chez vous! Et à la fin, j’ai également proposé quelques recettes de mon répertoire.

Gardein

  • Site web: gardein.com
  • Produits: ailes de poulet, escaloppes, croquettes, cubes de boeuf, filets de poisson, sans viande hachée, boulettes d’hamburgers, etc.
  • Tous végétaliens!

gardein

Gardein trio

Gardein - escalopes végétariennes

C’est souvent Gardein qui fournit ce produit du Menu bleu du Choix du président (disponibles chez Loblaws, et Maxi et Provigo), ce qui signifie que c’est beaucoup moins cher!

Menu bleu - Hachis végétarien

Field Roast

  • Site web: fieldroast.com
  • Produits: saucisses, rôti.
  • Un très bon produit fait à base de seitan (donc, de gluten!).

Field Roast - saucisses

Field Roast - Celebration roast

Yves Veggie

  • Site web: yvesveggie.com
  • Produits: saucisses, saucisses à déjeuner, sans viande hachée, boulettes d’hamburger, bacon, tranches pour sandwhichs, brochettes de poulet, pepperoni, etc.
  • Généralement faits à base de protéines de soya.
  • Attention: pas tous leurs produits sont végétaliens (certains contiennent des produits laitiers ou des oeufs); il faut vérifier sur l’emballage.
  • Il s’agit sans doute de la marque la plus répandue partout au Québec. Elle n’est pas la meilleure, mais elle dépanne particulièrement.

Yves VeggieYves Veggie - Veggie Dogs

Yves Veggie - brochettesYves Veggie - Pepperoni

Tofurky

  • Site web: tofurky.com
  • Produits: saucisses (à saveur polonaise, italienne épicée, etc), tranches à mettre dans un sandwhich, rôtis, pizzas pochettes, et plus encore.
  • Ils se retrouvent assez facilement au Québec.

Tofurky - tranches

Tofurk- Feast

Tofurky - saucisses italiennes

Gusta

Gusta - Saucisse-1

Sol Cuisine

  • Site web: solcuisine.com
  • Produits: boulettes d’hamburgers (huit saveurs disponible), saucisses à déjeuner, falafels, etc.
  • Se retrouve dans des épiceries spécialisées.
  • Crédit de l’image: critique culinaire de Veggie 101.

Sol Cuisine

Soyarie

  • Site web: soyarie.ca
  • Produits: shefu tofu (au goût de poulet!), boulettes d’hamburgers, etc.
  • Leurs produits sont beaucoup moins transformés. Plusieurs saveurs disponibles. Se retrouvent assez bien au Québec.

Soyarie - Shefu tofu 2Soyarie - Burger teriyaki 2

Sophie’s Kitchen

  • Site web: sophieskitchen.net
  • Spécialisé en imitations de fruits de mer: filets de poisson, gâteaux de crabe, crevettes panées, calamars, saumon fumé, etc. Le tout végétalien, évidemment!
  • Se trouve dans les congélateurs de certaines épiceries naturelles ou biologiques.
  • Crédit de l’image: critique culinaire de Vegan Miam

Sophie's Kitchen

Beyond Meat

  • Site web: beyondmeat.com
  • L’imitation de poulet qui est tellement tellement fidèle qu’elle a su confondre un critique culinaire comme Mark Bittman du New York Times!
  • Je ne crois pas qu’il soit déjà disponible au Québec, mais ça ne saurait tarder — du moins, je l’espère.

Beyond Meat

Les boucheries végétaliennes (et autres restaurants pseudo-carnés)

Une boucherie sans sang, est-ce que ça se peut? Oh que oui! Par exemple, aux Pays-Bas se trouve The Vegetarian Butcher qui a pignon sur rue et qui propose une variété d’imitations de viande principalement faites à base de fèves de lupin et de soya. (Malheureusement, certains de leurs produits contiennent des protéines de lait et des oeufs.) Vous pouvez regarder ce reportage de 3 minutes sur cette entreprise:

Il existe un autre concept semblable à Zurich, à Minneapolis (The Herbivorous Butcher) et une boutique à Toronto (YamChops), entre autres.

À Montréal, même s’il ne s’agit pas d’une boucherie comme les précédentes, nous sommes gâtés d’avoir le Paradis Végétarien Chi-Ming qui fabrique et vend d’excellents produits d’imitation de viande, comme des pilons de poulet (avec un bâton en guise d’os, et une peau de tofu en guise de peau!), des poitrines de poulet à base de champignons shiitake, des crevettes, du jambon et des saucisses.

Paradis Végétarien - pilon végé

Les fameux pilons de poulet.

Au niveau de la restauration, on peut aussi déguster des imitations de viande au buffet Yuan, à Montréal.  Oui, un buffet, c’est-à-dire qu’on peut en manger à volonté, apprêtés de différentes manières. Ils ont également un comptoir où l’on peut acheter certains de leurs produits. Il existe le Chu Chai qui propose également une bonne variété de plats thaïlandais contenant de l’imitation de viande.

Quelques exemples de plats que l'on peut déguster au Yuan.

Quelques exemples de plats que l’on peut déguster au Yuan.

Quelques recettes à essayer chez soi

On peut aussi varier en essayant soi-même des recettes. Il en existe évidemment une quantité inimaginable, alors permettez-moi de ne sélectionner que quelques unes qui font partie de mon répertoire.

tacos à base de tempeh

Seitan à saveur de pastrami

IMG_9811

côtes levées végétaliennes

Buffalo Tempeh Wings

Vegan Crab Cakes

fish n chips

  • Le pâté de foi de Dominique Dupuis, un succès que je prépare à chaque Noël:

paté de foi

  • Et enfin, vous avez dit bacon?

bacons végétaliens

Comme on le voit, il existe de multiples façons de remplacer par la viande, et ça ne se fait pas seulement avec du tofu et du soya, mais aussi avec du tempeh (une galette de soya fermenté), du TVP (protéines de soya texturées), de la farine de pois chiches, de la farine de gluten (aka seitan), du fruit du jacquier, des légumineuses, des légumes (comme cette recette d’ailes de poulet faite avec du chou-fleur ou ce burger aux betteraves), et j’en passe.

Bref, il n’y a plus d’excuses pour manger de la viande!

17 avis sur « Les viandes végétaliennes »

  1. Ping : Sept façons de devenir végétalien | Frédéric Côté-Boudreau

  2. Le cerveau est intéressant car connecté sur « véganisme » il a tendance à faire culpabiliser le palais qui mange une viande végétale. J’ai acheté dernièrement une « mortadelle végétale » dont le goût est parfaitement imité avec la vraie ; j’ai ressenti un malaise en ayant le goût de viande dans la bouche comme si je commettais une faute…
    Merci pour ce bel article parfaitement étayé comme d’habitude
    Rose

    • Je comprends bien ton point de vue, mais selon moi il n’y a pas de honte à rechercher le goût de nos anciennes habitudes alimentaires. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment le « goût de la viande » que l’on recherche en général, c’est plutôt la texture, les mélanges d’épice et la sensation d’être bourré par un aliment que l’on a longuement mastiqué ;)

      La preuve c’est qu’il existe plein de recettes qui réussissent à nous satisfaire malgré nos vieilles habitudes… Alors est-ce la viande ou le mélange de toutes ces sensations qui nous faisaient plaisir ? :)

  3. Je suis nouvellement végétarienne. Mon objectif est de devenir vegan. Avant de sauter le pas, je m’informe sur les alternatives (par quoi remplacer les oeufs dans un gâteau par exemple) et je m’informe sur les produits que je peux et je ne peux pas consommer. Je ne savais pas que le Choix du Président proposaient des produits végés. Je sais où je vais aller faire mon épicerie cette semaine. :) En passant, ton blog est vraiment super. Je m’y suis abonnée et j’y reviendrai certainement! :)

  4. bonjour,

    je suis vétagétarien, je trouve cet article conci et claire, reprenant les idées essentielles. cependant le végétarisme et le véganisme viennent etayer une philosophie écologiste. dans cette logique, qu’a t on comme renseignements sur la « viande sans viande », ses méthodes de production, et surtout le faite qu’elle travers l’atlantique pour venir. ma question est : peut on fabriquer ces produit dans notre cuisine, ou pas ? ( je suis cuisinier, c’est pour cela que ça m’intéresse)

    cordialement

    • Bonjour!
      Vous posez une bonne question. Je viens du Québec, et donc la question de traverser l’Atlantique ne se posait pas pour moi et mon entourage, et de toute façon, comme je l’ai expliqué dans un autre article, ce n’est pas le transport qui représente la plus grande part de la pollution dans l’alimentation (seulement 11%). En revanche, vous avez raison que les produits transformés sont typiquement plus énergivores, car ils impliquent des usines et plus de réfrigération. C’est pourquoi je pense que ces produits peuvent être utiles pour dépanner ou à l’occasion, mais je conseille de ne pas les consommer sur une base quotidienne.

      Et quant au fait de fabriquer ces produits dans notre cuisine, c’est pour ça que j’ai proposé quelques recettes à la fin de l’article! Je vous encourage à les essayer, car il y en a de très bonnes.

      Bon appétit!

  5. Question: Consommer des produits modelés en fonction d’un régime alimentaire avec de la viande (i.e. veggie-burger, faux bacon, etc) ne revient-il pas a encourager le dit régime alimentaire? Après tout, même avec un substitut, le désir d’un goût de viande persiste. En consommant ces produits, nous ne sommes responsables d’aucune maltraitance directe sur les animaux, mais nous validons néanmoins l’idée selon laquelle la viande est délicieuse. Bref, nous légitimons alors le désir de viande animale, il me semble? Et aussi, qu’en est-il de tout ces produits imitateurs qui se multiplient dans les épiceries? Les problèmes majeurs entraînés par la consommation de viande ne sont-ils pas sa (sur)production industrielle? En bout de ligne, la (sur)production de ces substituts ne pose t’elle pas aussi problème? Ne devrions-nous pas plutôt nous concentrez vers un régime alimentaire régi en fonction de l’économie et des marchés locaux (qu’importe si nous sommes végétalien, végétarien ou non)?

    • Bonjour Daphné,

      Merci pour vos questions. Pour la première, ça demeure empirique, mais je n’ai pas l’impression que les fausses viandes encouragent un régime alimentaire contenant de la viande. Ceux et celles qui consomment de ces produits ne se remettent pas ensuite à manger de la viande! Du moins, je ne connais pas d’exemples. Et oui, on peut accepter que la viande est délicieuse, je ne vois pas trop où est le problème, à part lorsqu’il s’agit de violer les intérêts fondamentaux des individus (i.e. les animaux en question). C’est pourquoi je ne vois pas en quoi l’imitation puisse poser problème, surtout du fait que ça sauve des vies.

      Pour la deuxième question, je ne suis pas d’accord que le problème soit la surproduction ou la production industrielle. Du point de vue des droits des animaux, l’exploitation tout court, même « gentille », représente un problème moral, comme je l’ai expliqué entre autres dans l’article « Que signifie le bien-être animal? ». Ensuite, du point de vue environnemental, je ne connais pas les données; vous avez sans doute raison que, comme toute transformation industrielle, elle doit avoir un impact environnemental plus élevé qu’une alimentation basée sur des aliments entiers, surtout que ces produits nécessitent en général de la réfrigération. C’est pourquoi je pense qu’il demeure important de n’en consommer qu’occasionnellement. Les recettes que j’ai fournies à la fin, à base de tempeh, de légumineuses ou de seitan, pourront alors réussir à éviter ce problème, je l’espère!

      Enfin, sur l’économie des marchés locaux, il y a en effet plusieurs raisons de privilégier l’achat local, mais du point de vue strictement environnemental, en ce qui concerne les gaz à effet de serre, les produits végétaux exportés demeurent de loin plus écologiques que la viande locale ou que le fromage local, comme c’est expliqué ici pour la viande et ici pour le fromage.

      Au plaisir!

  6. Excellent article, Frédéric. Mes proches ne me parlent plus vraiment des protéines, mais la « controverse » suscitée par les imitations de viande ne cesse de les hanter. Je vais tâcher de me rappeler ton raisonnement la prochaine fois, lorsque tu demandes pourquoi les omnivores tiennent tant à ce que des animaux soient tués pour leur plaisir gustatif alors que des substituts végétaux existent…

    J’ai essayé de trouver des produits Sol Cuisine vendus au Canada qui ne seraient pas végétaliens, mais je n’en ai pas trouvé.
    http://solcuisine.com/gluten-free-vegan-soy

    • Merci de la remarque, Babette! Je n’avais pas lu cette partie sur leur site. Je vais donc aussitôt apporter la correction à mon texte.

      C’est pratique, des lecteurs qui sont attentifs aux détails! :)

      Pour discuter d’imitation de viande avec nos proches, parfois j’utilise l’analogie avec les jeux vidéos violents. Si on peut reproduire une scène de bataille et défouler notre énergie grâce à un jeu vidéo, n’est-ce pas préférable au fait de se battre réellement contre des personnes? (Bon, ensuite on peut répondre qu’on peut craindre que les jeux vidéos entraînent la banalisation de la violence. Mais alors, c’est qu’ils reconnaissent que la violence est un problème. L’analogie cherche simplement à se demander s’il ne serait pas mieux de trouver des alternatives pour satisfaire nos plaisirs sans faire de mal à autrui.)

  7. Ce qu’il faut retenir de la fausse viande, c’est qu’elle permet de sauver des vies animales! On en trouve maintenant partout au Québec, même en milieu rural. Cela peut vraiment aider certaines personnes à se tourner vers le végétalisme. Et non, ce n’est pas parce que je mange parfois un burger de fausse viande que cela me donne envie d’en manger un avec de la chair animale! Étant végétarienne depuis près de 45 ans (dont 25 ans végétalienne), j’ai vu l’évolution du végétarisme au Québec, et la fausse viande est un plus pour certaines personnes. Cela les aide à se tourner vers une alimentation sans chair animale.

  8. Super intéressant et aussi très frustrant car en France en 2014, nous n’avons pas ces produits surtout en dehors de la capitale… tout juste un steak de soja de chez Tartex pas trop mal mais très cher (les autres produits de la marque ne m’ont pas convaincue).

    • Je fais effectivement le même constat, en France: peu de produits m’amènent à être satisfait… J’aimerais vraiment trouver des produits qui ont ce goût de la viande qui me manque vraiment. Même si je n’étais pas un grand amateur de viande, de temps en temps ça me manque vraiment ce goût, la texture m’est égale par contre.
      Donc si quelqu’un a des produits qu’on peut trouver en France et notamment hors de la capitale qui ont vraiment un intérêt gustatif dans l’imitation du gout de la viande je suis vraiment preneur. ;)
      En tout cas merci pour ce superbe article !

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