Vers un monde végane (3): les défis économiques — partie 1

© Joe Ahlquist/Reuters

© Joe Ahlquist/Reuters

Je fais partie d’un mouvement social qui milite pour l’égalité animale, ce qui implique l’abolition de l’exploitation des animaux et de toutes formes de domination à leur égard. Cet idéal parait bien utopique et absurde à la plupart de mes contemporains, et pourtant, ce mouvement continue de grandir mondialement. Arriverons-nous un jour à véganiser la société?

Pour répondre à cette question, je propose une série de billets portant sur le projet de créer un monde végane qui reconnaitrait les animaux en tant qu’égaux des humains. Quels sont les obstacles que nous pourrions rencontrer? Quelles seraient les transformations que nos sociétés devront opérer? De quoi aurait l’air une société végane et antispéciste? Et est-ce seulement un projet réaliste? J’aborderai ainsi les thèmes suivants:

  1. la transition sociale
  2. la représentation artistique et politique
  3. les défis économiques
  4. le rapport à la nature
  5. la médecine
  6. les relations internationales et interculturelles.

La plupart des plaidoyers en faveur l’abolition de l’exploitation animale s’en tiennent à l’argumentation morale puis donnent quelques conseils pour la transition individuelle. Pourtant, la transition d’une société entière entraînerait des changements majeurs dans différents secteurs économiques, et si cette situation n’est pas davantage prise au sérieux, le changement rencontrera plus de résistance et risquera aussi de mener à d’autres problèmes de société. Après tout, les véganes se font souvent accuser d’entraîner du chômage en voulant abolir l’élevage, et il nous faut pouvoir répondre à cette objection. Je propose donc de faire ici une esquisse des changements économiques et de possibles solutions à explorer, en discutant notamment:

Partie 1:

Partie 2:

Compassion by the PoundJe tiens néanmoins à signaler que je n’ai pas reçu de formation en sciences économiques et que je ne peux chiffrer tous les défis ni tenir compte de tous les facteurs propres à cette problématique. J’espère par contre que mon propos, en ma qualité de chercheur en philosophie morale et politique, saura inspirer des personnes mieux qualifiées à poursuivre ces analyses de manière plus fine. À ma connaissance, ces analyses ont davantage été faites par des réformistes (voir par exemple Compassion, by the Pound de Norwood et Lusk) ou encore avec le dessein de chiffrer les externalités de l’exploitation animale (voir Meatonomics de Simon) et rarement par des abolitionnistes voulant faire le portrait d’une possible économie végane et antispéciste. Les défenseurs des animaux, malheureusement, semblent pour le moment trop peu à investir les départements d’économie. Une exception serait peut-être Kendra Coulter qui évolue dans un département d’études du travail et qui a récemment publié Animals, Work, and the Promise of Interspecies Solidarity.

Je note enfin que je ne suis pas en position pour proposer des solutions à tous les problèmes soulevés ici — ce serait vraiment trop prétentieux. Personne, à vrai dire, n’a toutes les solutions tant les enjeux sont complexes et tant de variantes demeurent inconnues. Néanmoins, commencer à appréhender les futurs obstacles et à esquisser une approche générale pour les aborder m’apparait nécessaire pour le mouvement antispéciste si celui-ci ambitionne de transformer la société, et en particulier avec un souci des droits humains. Je souhaite, en d’autres mots, amorcer cette réflexion.

La réponse morale au problème économique

L’exploitation animale emploie des centaines de millions de personnes à travers le monde. Au niveau de l’alimentation, elle emploie des gens non seulement par le biais de l’élevage (et de la production agricole pour nourrir les animaux d’élevage), mais aussi de la distribution, de la transformation, de la préparation culinaire, de la restauration et de la publicité. En guise d’exemple, les seules productions de viandes de boeuf, porc et de poulet ainsi que les productions de produits laitiers et d’oeufs ont totalisé 768 milliards Int$ en 2013, selon la FAO (ou 1.4% du PIB mondial — FAO, p. 268), chiffre qui n’inclut même pas les bénéfices indirects et les revenus post-production. En dehors de l’alimentation, l’exploitation animale crée de l’emploi dans l’industrie de la mode (pour la fourrure, le cuir, la laine, et par la vente et distribution de ceux-ci) et l’industrie de divertissement (zoos, aquariums, corrida, rodéos, calèches, etc.), et sans oublier l’industrie des animaux de compagnie (excluant les refuges) ainsi que l’expérimentation en laboratoire et autres formes de recherche.

Revendiquer l’abolition de l’exploitation animale implique donc la disparition entière de nombreux secteurs économiques. Doit-on s’en inquiéter? Comment un tel changement affecterait-il le reste de l’économie d’une société? Et peut-on concevoir un monde économiquement viable qui respecte les intérêts des animaux?

Je ne peux répondre avec précision à ces questions. Considérant l’ampleur de cette industrie, on peut même penser qu’il s’agit d’une tâche insurmontable tant l’exploitation animale s’inscrit au coeur des économies modernes. Comment aborder un tel problème?

Le premier réflexe, très commun dans les débats éthiques, est de souligner que la dimension économique à elle seule ne saurait suffire à justifier une pratique que l’on juge immorale au préalable. Par exemple, il est considéré impertinent de soulever les possibles bénéfices économiques lorsqu’il est question d’esclavage, de colonialisme ou de la destruction de l’environnement. Même si l’appât du gain motive nombre d’entreprises, on ne pense pas que les profits puissent excuser les violations des droits humains. Il en va de même pour les droits des animaux: si ces derniers ont des droits inviolables au même titre que les Homo sapiens, leurs droits doivent être respectés peu importe les conséquences sur le plan économique.

C’est ce que l’on répond souvent, mais cette réponse gomme, à mon sens, de nombreuses considérations importantes. Elle suppose d’un côté qu’avoir un emploi ne sert aucune fonction morale. Pourtant, pouvoir gagner sa vie afin de subvenir à ses besoins n’est pas insignifiant, sans quoi le chômage et la pauvreté ne seraient pas des problèmes moraux criants. D’un autre côté, conduire au chômage toutes les personnes impliquées dans l’exploitation animale revient à les considérer comme individuellement responsables de leur sort — et que c’est donc leur problème de se débrouiller pour se trouver une nouvelle activité. J’ai plutôt tendance à croire que c’est une responsabilité qui revient à notre collectivité entière, comme je l’expliquerai plus bas.

J’estime ainsi qu’il faut pouvoir répondre à ces deux points. En effet, il est important de prendre conscience que même si la réponse morale est juste et nécessaire, elle est incomplète en elle-même et il faut pouvoir la suppléer par d’autres considérations. Car nous n’avons pas seulement des obligations envers des animaux, mais aussi, évidemment, envers les êtres humains, même lorsque ces humains oppriment d’autres groupes.

L’émergence d’une économie végane

Ainsi, les personnes impliquées dans l’exploitation animale se retrouveraient-elles sans emploi? Que feront les éleveurs si on ne consomme plus de produits animaux?

En réalité, il ne s’agit pas de faire disparaître au sens strict des emplois, mais bien plutôt de les remplacer. Pour le dire simplement: si les consommateurs ne mangent plus (ou ne peuvent plus manger) de viande, de produits laitiers et d’oeufs… ils mangeront autre chose, c’est tout. S’ils ne portent plus de cuir, de fourrure ou de laine, ils ne porteront que du linge fabriqué de tissu végétal ou synthétique. Si les zoos n’existent plus, les familles choisiront d’autres modes de divertissement. Si les chercheurs scientifiques n’utilisent plus de modèles impliquant des animaux, ils utiliseront d’autres méthodes de recherche, menant à d’autres innovations. Et ainsi de suite. Autrement dit, l’argent normalement alloué pour soutenir l’exploitation animale ne cesse pas d’être en circulation: il est tout simplement investi ailleurs, ce qui soutient d’autres emplois. Il est possible que le total d’emplois créé ne remplace pas entièrement les emplois disparus (cela dépend du type de production, de transformation, du nombre de médiums entre le producteur et le consommateur, etc.). Cependant, au niveau macro-économique, il n’y a pas de raison de croire que l’abolition de l’exploitation animale serait en soi une catastrophe, d’autant plus si on conçoit que l’abolition de l’exploitation animale ne se ferait pas du jour au lendemain et qu’elle serait précédée par une demande grandissante pour des alternatives véganes, ce qui laisse le temps aux secteurs concernés de faire la transition (exemple ici).

Susie Coston de Farm Sanctuary a de la compassion — ce que tout professionnel relié aux animaux devrait avoir.

Susie Coston de Farm Sanctuary sait comment travailler avec les animaux: sans les exploiter. Un travail dont la société a vraiment besoin.

Il est également probable que, dans un monde antispéciste, de nouveaux emplois émergent et que d’autres se voient nettement revalorisés. Cela serait d’autant plus le cas dans une société adhérant au projet de citoyenneté animale, reconnaissant les animaux domestiqués en tant que membres égaux de nos sociétés. Les emplois oeuvrant dans les relations [non oppressives] avec les animaux, ce que Coulter appelle des « humane jobs », seraient ainsi beaucoup plus recherchés et davantage pris au sérieux. Par exemple, le métier de vétérinaire serait à revoir afin qu’il serve d’abord les animaux et non les soi-disant propriétaires; des éthologues et comportementalistes seraient sollicités pour nous apprendre à comprendre la psychologie et le langage des animaux et veiller à l’intégration sociale des animaux citoyens; des ambulanciers et policiers seraient dédiés à leur protection (comme Urgences Animales); des urbanistes devraient repenser le partage de l’espace urbain (autant avec les animaux citoyens qu’avec les animaux sauvages urbains); des biologistes étudieraient notre rapport avec les animaux sauvages dans une perspective plus égalitariste; et ainsi de suite.1 Il est aussi possible que les animaux citoyens eux-mêmes puissent rendre des services économiques — un sujet que j’espère approfondir dans un prochain billet, mais que j’ai déjà abordé dans mon analyse d’un café hébergeant des chats.

Quant à la disparition de certaines formes d’emploi, il est important de se rappeler que de nombreux métiers ont disparu ou se sont fortement raréfiés, notamment grâce à des avancées technologiques, et que dans plusieurs cas ce n’était pas nécessairement une perte regrettable. Certains analystes pensent même que les progrès continus en robotique et intelligence artificielle pourraient rendre obsolète l’essentiel du travail humain (pouvant faire perdre de 1 à 1,5 milliards d’emplois d’ici 2035), et que le défi consistera alors à faire profiter à tous cette nouvelle réalité, par exemple grâce à un revenu de base inconditionnel. Le problème de la diminution de l’emploi, s’il en est, est loin d’être uniquement lié= au projet d’abolir l’exploitation animale.

Pachirat - Every Twelve SecondsIl semble aussi que la disparition du travail relié à l’exploitation animale ne devrait pas plus être regrettable en soi, et qu’elle devrait même être souhaitée pour des raisons humanitaires. En effet, les emplois dans les abattoirs et les fermes modernes font partie des emplois les plus aliénants et dangereux, que ce soit au niveau physique (risques de blessures et de contracter des infections et maladies respiratoires) ou psychologique. Un rapport de Human Rights Watch rapporte que l’industrie de l’abattage et de la transformation se trouve en situation de violation des droits humains: un environnement de travail non sécuritaire (il s’agit du travail ayant le plus haut taux de blessures aux États-Unis, et l’on pense même qu’elles sont sous-estimées), négation systématique des tentatives de syndicalisation et menaces de déportation envers les travailleurs immigrants non documentés s’ils se plaignent de leurs conditions. Au Canada, l’industrie éprouve tellement de difficulté à recruter qu’elle a même demandé aux gouvernements d’héberger les réfugié-e-s syrien-ne-s près des abattoirs et usines de transformation afin de faciliter leur embauche. Enfin, les taux de dépression et autres troubles psychologiques sont un phénomène connu, et la réalité de ce quotidien est bien documentée dans des livres tels que Slaughterhouse de Gail Eisnitz ou Every Twelve Seconds de Timothy Pachirat. Bien sûr, le souci envers les travailleurs ne doit pas s’arrêter aux portes des abattoirs, mais bien nous amener à réviser en profondeur l’économie industrielle, en particulier en ce qui concerne les cultures maraîchères, les ateliers de misère et les mines, pour ne nommer que ceux-là, et doit nous faire prendre conscience que l’esclavage humain existe encore, notamment dans l’industrie du cacao et dans la pêche à la crevette. Le projet antispéciste, je l’espère, doit autant se consacrer à l’amélioration de la qualité de vie des humains. À ce sujet, voir par exemple l’excellente initiative du Food Empowerment Project, qui cherche à faire la promotion d’un système alimentaire n’exploitant plus les animaux, respectant l’environnement et assurant de justes conditions de travail.

Robinson Simon - MeatonomicsEnfin, comme n’importe quel autre secteur dans notre système capitaliste, l’exploitation animale a son lot d’externalités économiques négatives, c’est-à-dire que ce ne sont pas tous les coûts qui sont compris dans la facture payée par les consommateurs: d’autres coûts sont en effet légués à la société ou aux générations futures. Il y a toutefois des raisons de croire que, dans le cas de l’élevage, ces externalités sont particulièrement élevées lorsqu’on comprend les dommages environnementaux, les coûts en santé publique (maladies entraînées par l’excès de protéines animales, engorgement du réseau de santé, résistance aux antibiotiques, etc.), les coûts pour réduire ou contrer la cruauté animale, le coût humain des mauvaises conditions de travail et enfin les subventions publiques aidant l’industrie. Ainsi, dans Meatonomics, David Robinson Simon estime que la production de viandes, de produits laitiers et d’oeufs aux États-Unis engendre une externalité de 414.8$ milliards par année — autrement dit, une somme qui serait épargnée, à un certain moment, si cette industrie n’existait pas.2 Même si ces chiffres sont discutables à certains égards (par exemple, il se peut bien qu’une économie végane engendre d’autres externalités non prévues, en particulier si elle ne s’intègre pas à d’autres objectifs sociaux), ils rappellent qu’il existe aussi de nombreuses manières de faire des économies en abolissant un tel système.

La responsabilité collective de la transition

Revenons ainsi à notre question: qu’en est-il des travailleurs et travailleuses qui, à l’échelle individuelle, perdraient leur emploi? Certains économistes, notamment ceux adhérant au libre marché et s’opposant à l’interventionnisme, répondraient que c’est triste, mais que ces travailleurs doivent se débrouiller pour trouver autre chose. Il s’agit de la simple logique du marché: il faut que l’offre suive la demande, et ceux qui ne perçoivent pas les signaux du marché se font éliminer par leur compétiteurs. Même le célèbre théoricien des droits des animaux Tom Regan, dans The Case for Animal Rights (p. 338-342), insiste sur le risque volontaire entrepris par les personnes investies dans l’exploitation animale, et n’évoque que rapidement la possibilité d’une aide extérieure pour les travailleurs et travailleuses affecté-e-s par la baisse de la demande.

Pour ma part, je suis bien à l’aise avec l’intervention de l’État dans l’économie, par exemple pour assurer des services essentiels lorsque le marché ne le ferait pas ou le ferait en compromettant des principes de justice de base, mais aussi pour aider la transition de certains secteurs en difficulté. Cela s’est vu au Québec avec les subventions pour reconvertir la culture de tabac dans Lanaudière ou, il y a peu longtemps, lorsque le gouvernement a offert un fonds de diversification après la décision de fermer la centrale nucléaire Gentilly-2. Ce n’est rien de nouveau, même si en réalité cette aide est rarement suffisante. Si une industrie est en déclin ou s’il y a des raisons sociales de décourager un secteur, il peut y avoir une responsabilité collective à aider ces travailleurs et travailleuses à choisir un autre métier (par un programme de bourses scolaires, par exemple) ou à changer leur production (par des subventions pour du nouveau matériel et pour une nouvelle expertise, par exemple). Cela est d’autant plus nécessaire lorsque la disparition d’un secteur se voit appliquée suite à une décision démocratique: c’est donc à la société de veiller à ne pas injustement pénaliser ces travailleurs et travailleuses.

Cette solution est particulièrement parlante en ce qui concerne la lutte contre une idéologie aussi puissante et omniprésente que la suprématie humaine. Cette idéologie est si partagée que la plupart des gens ne l’ont jamais remise en question et croient qu’elle fait partie de l’ordre naturel des choses; tout, depuis les débuts de notre éducation jusqu’à nos actions de consommation quotidienne en passant par les médias et la culture, conforte le spécisme. Comme j’en ai discuté dans mon article sur la transition sociale, je ne vois pas l’intérêt de tenir les gens individuellement responsables de partager des croyances aussi répandues, aussi oppressives soient-elles. Vouloir que l’élevage disparaisse n’est donc en rien une insulte contre les éleveurs et éleveuses et envers les autres employé-e-s de l’industrie. Ce ne sont pas ces gens qu’il faut combattre (ils et elles ne font qu’essayer de gagner leur vie, dans un milieu d’ailleurs soutenu par la société), mais bien l’idéologie qui perpétue la domination envers les animaux. En revanche, si le jour advient que nous prenons la décision collective d’abolir notre domination envers les animaux, il nous faut offrir de nouvelles opportunités économiques à ces personnes.

Malgré tout, il est fort probable que les acteurs de l’industrie résistent davantage que les consommateurs à ce changement de paradigme. Les produits de l’exploitation animale sont fortement associés à des traditions, des cultures, en particulier dans le milieu de l’élevage qui a développé une identité propre autour de ces pratiques. Pour plusieurs, vouloir abolir cette industrie implique de nier leurs racines et leur histoire, sans parler de la nécessité de déménager et d’apprendre un nouveau métier. Il sera alors d’autant plus important de faire preuve de compassion et d’inclure ces communautés dans la solution, en essayant de les compenser autant que possible, et en leur offrant des alternatives stimulantes. Évidemment, si une société en vient à contempler l’abolition de l’exploitation animale, il s’agira d’une réalité bien différente de la nôtre et peut-être que d’autres solutions seront disponibles pour faciliter cette transition sociale.


Voir la deuxième partie de cet article, portant sur:


Je tiens à remercier Christiane Bailey, Vincent Duhamel, Pierre-André Gagnon et Rémi Larue pour leur aide précieuse dans la révision de cet article.

1. Pour le moment, malheureusement, la plupart du travail dans le soin des animaux est sous-payé ou non rémunéré, et est en majeur partie occupé par des femmes, comme l’explique Kendra Coulter. Une société solidaire et antispéciste devra trouver un moyen de valoriser ces efforts, hautement nécessaires, en aidant les travailleuses et travailleurs de ces milieux et en invitant plus de gens à partager ces efforts. Mettre en place un revenu de base inconditionnel m’apparait aussi comme une option prometteuse et réalisable, pour cette raison et pour de nombreuses autres.

2. Raj Patel a, quant à lui, évalué que le coût réel d’un seul hamburger de McDonald pouvait monter à 200$ si on incluait toutes les externalités.